novembre i693.            *          533
verent à Mantes les députés des eglises de ceux de la religion, avec leurs cahiers qu'ils présentèrent au Roy; auxquels Sa Majesté, qui les avoit mandés, tinst les propos suivans, en decembre i5g3 :
«cMessieurs, je vous ai mandés pour trois raisons : la premiere, pour vous faire entendre de ma propre bouche que ma conversion n'a point apporté de chan­gement à mon affection envers vous; la deuxiesme, pour ce qu'en ce temps là mes subjets rebelles faisoient con­tenance de vouloir entendre à quelque traicté. Je ne voulois pas que ce fust sans vous y appeler, afin que rien ne se fist à vostre prejudice, comme vous en avés esté asseurés par la promesse que firent tous les princes et officiers de ma couronne, lesquels jurèrent en ma presence qu'il ne seroit rien traicté en la conference de paix contre ceux de la religion. La troisiesme, qu'aiant esté adverti des plaintes ordinaires de plusieurs pro­vinces de mon royaume touchant la misere de vos eglises, je les ai voulu entendre plus particulierement de vous, pour y pourveoir. Au reste, vous croirés que je n'ai rien plus à cœur que de voir une bonne union et concorde entre tous mes subjets, tant catholiques que de la religion. Je in'asseure que personne ne m'empes-chera l'effect "de ce dessein : il y aura bien quelques brouillons, et malicieux qui le voudroient empescher, mais j'espere aussi trouver le moien de les chastier.
« Je vous asseurerai bien des catholiques qui sont ici auprès de moi, qu'ils tiendront la main à ceste union; et je leur serai caution pour vous que vous ne vous desunirés point d'avec eux. J'ai ce contentement en mon ame que, tout le temps que j'ai vescu j'ai fait preuve de
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